PHILIP PLISSON

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Avis de coup de vent sur les Poulains. 20 ans déjà !

C’est aujourd’hui le 20e anniversaire d’une image qui a fait le tour de monde, vendue à plus de 3 millions d’exemplaires. Ce serait, d’après les spécialistes, le poster couleur qui a le plus de succès dans l’histoire de la photo.Pour fêter les 20 ans de cette image exceptionnelle, il fallait lui offrir un écrin et un tirage d’auteur, une œuvre « Collector » certifiée, limitée à 20 exemplaires.Photographiquement Vôtre.

Il est 10h30 ce 26 novembre 1996. Depuis hier, une sérieuse dépression se précise sur notre trait de côte. À pleine mer, en fin de matinée, les rafales pourront atteindre 130 Km/h. Mon ami pilote, Daniel Manoury, complice et deuxième œil depuis 1989, est en stand-by depuis hier, après que nous ayons échangé sur les prévisions météo.  Daniel décolle de Vannes pour venir se mettre en place au chantier ostréicole de mon gendre sur la rivière de Crac’h.Midi. Le vent s’établit nord-ouest, les rafales sont de plus en plus soutenues, le ciel est totalement dégagé au moment où nous décollons en compagnie de mon fils Guillaume. La baie de Quiberon est blanche d’embruns qui courent sur une mer vert émeraude. Premier stationnaire sur la côte sauvage enfumée. À cet instant, nous prenons conscience que nous avons le privilège de survoler un spectacle rarissime. Je me concentre sur ma chambre panoramique Fuji qui ne m’autorise que 4 photos avant un changement long et complexe du film. En vol, après un quart d’heure de prises de vue sur cette côte particulièrement sollicitée, Daniel propose de faire route sur Belle-Île, plus précisément sur la pointe des Poulains où le spectacle lui paraît encore plus saisissant. Il n’y a que 7 nautiques à franchir, soit 4 minutes de vol pour nous retrouver de nouveau sur une terre d’accueil. À cette latitude, et à cette saison, le soleil ne monte pas très haut dans le ciel, et la lumière est rasante, même à midi, ce qui donne encore plus de modelé à la côte. À moins de 2 nautiques des Poulains, Daniel débute sa descente avec en point de mire, le petit phare, une chapelle blanche qui balise la pointe. Construit en 1899 et automatisé en 1987, son feu domine la mer à 34 mètres et porte à 23 milles par temps clair. Aujourd’hui, il est dans un gigantesque brumisateur formé par les grandes houles de l’Atlantique qui viennent déferler sur une muraille de granit de 17 mètres, insensible aux coups. À un demi-mille de ce théâtre, Daniel positionne sa machine en stationnaire, 300 pieds au-dessus des vagues. La photo est là, il ne reste plus qu’à la prendre, la nature a mis en scène le spectacle, nous sommes au rendez-vous. J’arme l’obturateur de ma chambre, je cale à l’estime le diaphragme sur 1/500e de seconde, je contrôle que mon télémètre est bien à l’infini avant de cadrer et attendre LA vague qui illustrera que ce fut. Je ne fais que 2 images, 2 plaques diraient les anciens, mais quelles plaques ! Plus tard, Daniel me confiera que j’ai crié dans mon casque au moment du shoot : « Putain que c’est beau ! ».Une photographie, c’est un arrêt du cœur d’une fraction de seconde.

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Photographe P. Plisson

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Depuis plus de 40 ans, Philip parcourt le monde à la quête de ses plus belles images, terre et mer, hommes et femmes.

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